Internationale Situationniste, Numéro 11
Oktober
1967
La pratique de la théorie

Quand Axelos avait trouvé un disciple

En juin 1966, le numéro 55 du bulletin d’un « Centre International d’Études Poétiques » de Bruxelles contenait, à côté d’un écrit de Kostas Axelos, ex-directeur de la revue Arguments — c’est tout dire — l’article d’un nommé Jacques Darquin, qui présentait du même Axelos l’éloge le plus débridé et le plus stupide. On pouvait lire dans la note biographique qui précédait son article que ce Jacques Darquin « fit partie pendant un court moment de l’Internationale Situationniste ». Nous avons écrit aussitôt au directeur de la revue, Fernand Verhesen, que c’était faux ; et que nous attendions qu’il fasse savoir, à nous et aux lecteurs de son prochain numéro, que sa bonne foi avait été surprise.

Cette imposture, ajoutions-nous, est d’autant plus significative qu’elle sert à qualifier un laudateur de M. Kostas Axelos, dont les situationnistes ont plusieurs fois mentionné l’œuvre sous un jour tout opposé. Les procédés publicitaires de M. Darquin révèlent ici dans une redoutable lumière ce que la pensée axelosienne entend par cette trouvaille que “la fausse conscience a partie liée avec la conscience qui pense saisir le vrai”. Pour que ce M. Darquin, par exemple, ait eu “partie liée” avec les situationnistes, il faut qu’il s’invente un faux passé. La trivialité de son cas fera apparaître à tout le monde qu’il “se rattache” à nous comme M. Axelos va “se rattachant à Héraclite et à Marx, à Rimbaud et à Nietzsche, etc.” Mais l’impudence des rattachements de M. Darquin est encore plus immédiatement démontrable.

Point gêné, Verhesen ne répondit aucunement, prenant ainsi sur lui toute la responsabilité de la falsification. Plusieurs semaines passèrent, puis il eut à supporter les effets de l’indignation de quelques situationnistes qui le débusquèrent dans une boîte de nuit de Bruxelles. Alors cet affligeant personnage, qui reste hautain devant un appel courtois à son honnêteté intellectuelle et devient humble devant les paires de claques, s’empressa de pleurer qu’il n’y avait pas plus de Darquin que de beurre dans les épinards intellectuels d’Axelos ; que toute la darquinade, article bêlant et notice biographique, avait été directement fournie par le seul Axelos. On voit donc la mentalité ! C’est bien ce que nous avions toujours dit.

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